Le parc. C’était la première fois que Cassandra y mettait les pieds et elle se demanda aussitôt pourquoi elle n’y avait pas été dès son arrivée. Bien sûr, elle n’était ici que depuis quelques petites semaines… Rien d’étonnant à ce qu’elle découvre de nouveaux endroits tous les jours. Dans quelques mois, il deviendrait plus inquiétant de ne pas connaître l’université.
En fait non, ce ne serait pas inquiétant. Cassandra n’avait aucun sens de l’orientation malgré le fait qu’elle ait des centaines de plans… Dans son sac séjournait le plan de l’université mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait visité tous les endroits !

Malgré sa répulsion envers le fait de s’éloigner du droit chemin, Cassandra avait cédé à la tentation. Enfermée dans sa chambre, terminant un devoir à rendre pour dans une quinzaine de jours, elle remarqua le soleil à travers le carreau. Il faisait une chaleur étouffante à l’intérieur, c’est pourquoi elle décida de laisser tomber son projet non terminé. Au lieu de ça, elle s’empara de quelques notes de son cours du matin et décida d’aller l’apprendre dehors.
C’est de cette manière que la jeune femme se retrouva à l’entrée du parc. La verdure était tout autour d’elle : grands arbres verts, pelouse impeccable, fleurs de toute sorte… Cet endroit était éblouissant ! Beaucoup de personnes étaient en groupes assis directement dans l’herbe, ce qui fit grimacer Cassandra. Pas question de s’asseoir à même le sol !

Très vite, elle trouva un endroit ombragé où se trouvait un banc libre. Cassandra s’assit dessus, non sans vérifier qu’il était propre – une seule et unique fois, elle eut le malheur de s’asseoir sur un chewing-gum, ce qui l’oblige à présent à toujours vérifier où elle s’assoit !
La jeune femme se trouva nettement mieux là où elle était à présent. Sans trop tarder, elle sortit ses notes de cours et se plongea totalement dedans, oubliant le monde réel qui l’entourait.

Elle avait bien fait de s’habiller en short et en débardeur… Du moins c’est ce qu’elle crut jusqu’à ce qu’un jeune homme l’accoste. Le genre de mec que Cassandra n’appréciait pas. Elle sut qu’elle allait le détester rien qu’avec sa phrase d’approche. En effet, un « Alors beauté, qu’est ce que tu fais seule ici ? Ce banc est bien trop grand pour toi, laisse-moi te tenir compagnie ! » en disait long sur les intentions du garçon.

La maigre répartie de Cassandra ( « Je préfère être seule que mal accompagnée ! ») ne suffit pas à faire partir le jeune homme. Au lieu de battre en retraite comme n’importe quel garçon, celui-ci ne trouva rien de mieux à faire que de rire comme une baleine –peut-être croyait-il que Cassandra faisait de l’humour- et de s’asseoir à ses côtés, collé à elle.

Cassandra se mit à réfléchir à la meilleure possibilité qui s’offrait à elle. Comment pouvait-elle faire partir ce gros lourd ? Il ne semblait pas être prêt à lâcher le morceau. Pourquoi donc avait-il jeté son dévolu sur elle et pas sur un autre ? Ne voyait-il pas qu’elle ne demandait la compagnie de personne ?

« Non merci. Pas intéressée. Faut te le dire comment pour que tu comprennes ? » demanda en vain Cassandra à l’homme qui était à ses côtés.
Alors qu’elle allait utiliser la dernière solution qui lui restait (partir de ce banc et le laisser seul en priant pour qu’il ne la suive pas), quelqu’un fit interruption et changea la donne…

• La nuit fut courte pour Samuel qui s'en rendit vite compte en ouvrant les yeux sous les bip bip incessant de son réveille qu'il manqua de casser en tapant un grand coup dessus pour le faire taire. Contrairement à ce que certains pourront penser, sa nuit, Samuel l'avait passer seul. Mais malgré tout, l'une d'elle aura réussit à l'empêcher de fermer l'oeil. Pourquoi n'arrivait-il donc pas à se la sortir de la tête, une bonne fois pour toute? Pourquoi devait-il absolument se torturer alors qu'il était claire qu'elle ne voulait rien partager de plus que ses nuits avec lui? Encore et toujours les mêmes questions qui parcouraient sa tête, mais malheureusement jamais aucune réponse.
  
  C'est donc difficilement que le jeune homme lâcha son oreiller afin de gagner sa salle de bain. Comme chaque matin, il prit une bonne douche fraîche pour se réveiller, se préparait et s'habillait avant de descendre à la cuisine afin de prendre un rapide petit déjeuner pour tenir jusqu'à la pause de midi. Dans son état de fatigue qui l'occupait, habituellement, Samuel n'aurait même pas pris la peine d'aller en cours, mais aujourd'hui c'était criminologie et elle serait là ou peut-être pas, mais il était rare qu'il manque ce cours.
  
  La matinée passa à une vitesse folle, tout comme le cours de criminologie donc. Et paris gagné, la belle Katharina Marshall, la fille qui hante les nuits, les pensés et les rêves du beau Sam' était là. Il s'était donc installé à côté d'elle, sa mine n'était plus celle d'un jeune homme fatigué et ceux depuis qu'il était sortit de la résidence des Kappa Tau. Après tout, il avait une réputation à tenir et hors de question de montrer que quelque chose le tracassait. Alors il continuait de faire comme si de rien était, même avec Katharina avec qui beaucoup de choses s'étaient produites.
  
  Durant l'après-midi, Samuel n'avait aucun cours, alors c'est avec plaisirs qu'il se porta volontaire pour accompagner une jolie petite nouvelle à son prochain cours. La rentrée était toujours un instant agréable avec sa palette de demoiselle encore un peu perdue dans l'immensité de cette université que Samuel connaissait par coeur malgré le peu de temps qu'il passait en cours. Et parfois elle n'était même pas perdue, mais le jeune homme jouait le jeu, après tout il n'était pas obligé de le savoir.
  Sam' ne manqua pas de faire un petit détour par le parc, pour prolonger un peu le temps passer avec la charmante jeune femme à l'accent espagnol qui la rendait irrésistible. Et il fit bien d'y passer, car en détournant quelques secondes ses yeux de la belle, il remarqua la jeune Marshall - oui la petite soeur de Katharina - sur un banc et apparemment exaspéré par le jeune homme qui l'accompagnait. Il s'excusa donc auprès de la demoiselle qu'il s'était si gentiment proposé d'emmener en cours, la laissant en plan sur le chemin qui traversait le parc, afin d'aller secourir la jolie brunette en détresse.
  Sans prévenir, Samuel profita du petit écart entre les deux jeunes gens qui semblait raptissir au fil des secondes, pour s'y glisser.
  
  SAMUEL - « Salut mon ange. » dit-il un grand sourire aux lèvres. « Un problème? » Samuel regarda Cassandra puis le jeune homme à côté de lui à présent. « Tu m'excuseras, mais je crois que la jeune femme t'as dit qu'elle n'était pas intéressée. Alors tu ferais mieux de dégager en vitesse, avant que je m'en charge. » Samuel n'avait pas quitté son sourire qui devenait un peu plus faux à chaque secondes. Sur ce campus, il y avait des gens à qui il valait mieux ne pas s'en prendre, Cassandra en faisait partit. Le jeune homme ne soutint pas le regard de Sam' très longtemps, rebroussant chemin aussi vite qu'il était arrivé. Ce qui donna au sourire de Samuel un peu plus de véracité avant qu'il ne se tourne vers Cassandra. « Tout va bien? »
  
  

Cassandra se trouvait tiraillée entre le soulagement et l’irritation.
Elle se trouvait irritée de voir Samuel venir. Elle n’avait aucune envie de devoir lui parler… Cassandra se montrait toujours aussi méfiante envers l’homme qui avait régulièrement des relations sexuelles avec sa sœur. Pour Cassandra, un Kappa Tau ne pouvait se montrer digne de confiance. Ils pouvaient se montrer plus ou moins aimable, mais uniquement de loin… De là à les fréquenter !
La jeune femme avait entendu tellement de mal à propos de cette fraternité qu’elle ne pouvait se retirer tous ses préjugés… C’était plus fort qu’elle, dès qu’elle savait qu’une personne faisait partie de la fraternité des Kappa Tau, il fallait qu’elle ait un sentiment de rebut.
Savoir que sa propre sœur avait une liaison avec un homme de cet « espèce ». Non, c’était inimaginable !

Et pourtant, c’était cet homme qui venait de faire peur à un étudiant qui commençait à lui taper sur le système. Cassandra soupira de soulagement lorsque le lourd se retira. Elle se redressa sur la banc, heureuse de retrouver son espace vital.

Cassandra planta ses yeux dans ceux de Samuel et sourit. Pas un franc sourire, pas un de ses sourires qui dévoilaient toutes ses dents. Non, un simple sourire, sincère mais qui ne voulait pas se montrer trop grand pour une personne telle que lui.

« Merci de ton aide ! Je n’aurais jamais réussi à m’en débarrasser sans toi… » Avoua-t-elle non sans piquer un fard.

Oui, elle était contente que quelqu’un ait réussi à faire partir l’indésirable. Mais elle aurait pourtant préféré que quelqu’un d’autre s’en charge. Peut-être allait-il attendre un service de la part de Cassandra à présent ?

« Je vais bien ; je bossais mes cours par ce beau temps ! … Enfin, avant qu’un inconnu ne surgisse… » ajouta-t-elle en montrant sa liasse de papiers de cours.
Oui, Cassandra travaillait toujours, ce qui n’était certainement pas le cas de Samuel… Samuel devait être bien trop occupé à jouer dans le social ! Leurs principales motivations dans la vie étaient bien trop divergentes pour qu’ils puissent trouver un terrain d’entente…

« Et toi, comment vas-tu ? » demanda Cassandra d’un ton qu’elle souhaitait faussement ravi, mais où on pouvait percevoir qu’elle était sur la défensive.
Au moins, s’il souhaitait lui demander une faveur, elle lui tendait une perche. Quoi qu’il lui demande, elle allait faire son possible pour l’aider… Même si elle ne le tenait pas dans son cœur, elle lui devait une fière chandelle de l’avoir débarrassé le plancher d’un loser !