Et voilà ! Amy dans sa nouvelle ville, et vie, loin d'Everwood et toute sa famille. Un bon nouveau petit départ dont elle avait extrêmement besoin. Rien de tel que de changer de ville et de changer de cursus scolaire. Elle qui avait toujours voulu devenir photographe, avec ses parents qui l'en empêchait, c'était pas facile. Mais ils avaient finalement été d'accord. Et c'était pour le plus grand bonheur de cette chère petite.

C'était donc sa première journée, ici, et surtout au campus. Elle devait se rendre à l'université pour régler les derniers petits détails administratifs. Elle n'avait pas d'heure précise, mais elle avait préféré y aller le plus tôt possible, pour éviter de faire fasse à la foule et surtout pour avoir le reste de la journée pour visiter un peu et en apprendre davantage sur l'université et ses étudiants. Car peut-être ferait-elle déjà de bonnes rencontres, sait-on jamais.

Elle sortit donc de son petit studio du campus, pour se rendre à l'université. Mais tête en l'air comme elle était, elle préférait vérifier qu'elle n'avait oublié aucun papier. Et bien sûr elle vérifiait tout en marchant. Quelle idiote ! Elle savait très bien qu'elle devait éviter de faire ça, mais c'était plus fort qu'elle, elle ne pouvait s'en empêcher. Mais au moins, elle éviterait de perdre du temps. Vu le peu de monde qu'il y avait, et la chaussée qui était toute lisse, elle ne voyait aucun obstacle possible. Pourtant elle se trompait.

Alors qu'elle marchait un peu doucement, elle réalisa qu'elle avait oublié un papier. Elle chercha alors dans son sac ses clés et Boombadaboom ! Tout s'envola et s'écroula ! Et oui, c'est ça de ne pas regarder devant soi. Tout était tombé sous le choc. Toutes ses affaires, et ses papiers éparpillées. Tout ça parce qu'elle n'avait pas pu voir la jeune fille qu'elle venait de bousculer. Elle lâcha un soupir de désespoir quand elle se retrouva avec le vide total dans ses mains et bras.

- Rolala je suis vraiment désolée ! Faut vraiment que j'apprenne à regarder devant moi !

Dit-elle à l'inconnue devant elle en riant de sa bêtise, et en se baissant pour entreprendre la reconstitution de ses effets personnels.

Voilà quelques jours que je me trouvais sur Newport New, lieu de ma nouvelle université. Je n’étais là que depuis trois semaines que les cours allaient déjà commencer. Je n’avais pas fait grand-chose pour le moment à part m’installer dans mon nouveau logement. J’avais un petit studio bien mignon sur le campus. J’aurai bien évidemment préféré prendre un logement avec mon frère chéri, mais je savais qu’il logeait chez les Kappa Tau. C’était sa confrérie et étant le responsable social, il était logique qu’il loge là bas. Et puis, il n’était pas au courant de ma venue à Newport New.
Aujourd’hui, je devais aller chercher mes livres car malgré mes études de gymnastique, j’allais étudier d’autres matières. Une des passions que j’avais en plus du sport, c’était le journalisme ! J’adorais écrire, ça me permettait de m’évader, de mettre sur papier toutes mes pensées, d’évacuer la pression. Depuis mon enfance, même lorsque j’étais à la gymnastique, j’avais un petit calepin avec lequel je me baladais n’importe où, n’importe quand. Petite évidemment, je n’écrivais pas de beaux romans, de longs poèmes. J’étais bien trop jeune pour ce genre de choses. Non mon truc petite, c’était d’écrire tout ce qu’il se passait à la salle de gym, le moindre petit élément, le moindre petit événement, absolument tout. Je notais même ce que ça m’inspirait, même à mon petit âge.
C’était d’ailleurs cet aspect curieux, notant absolument tout qui m’avait donné envie de faire le métier de journaliste plus tard. Déjà petite, j’avais bien conscience que le métier de gymnaste –si j’arrivais à atteindre ce métier évidemment – ne serait pas pour toute la vie, que cela durait un temps, et qu’à trente ans passé, je pourrai faire une croix là-dessus. Bien sur, des métiers tels qu’entraineur ou juge existaient. Mais c’était tellement difficile et rare à atteindre, qu’il me fallait un plan de secours, et dès mon plus jeune âge, c’était clair pour moi que le journalisme était une très bonne alternative.
Mais cette année, je n’avais pas choisi que cette option. Je m’étais aussi orientée dans l’histoire, étant une discipline qui selon moi, complétait parfaitement le cursus journalistique. En plus d’accentuer l’esprit critique, cette matière accroissait la culture générale et éclairait énormément sur la vision du monde ! C’était pour cela que mes deux choix s’étaient fixés sur ces deux matières.
J’étais donc à l’université, et je venais de récupérer mes livres. Les bras chargés, je regardais mes livres pour en remettre un correctement afin d’éviter qu’il ne tombe. C’est de cette manière que je percutais une jeune fille, blonde. Ou plutôt, ce fut la jeune femme qui me percuta, mais qu’importe, nous étions toutes les deux tombées, nos livres éparpillés un peu partout.
La blondinette s’excusa, un peu gênée et entreprit de ramasser ses affaires.

_ « Ne t’inquiètes pas, ça arrive à tout le monde ça !! »
Répliquai-je en rigolant.

Je n’allais pas m’énerver pour ci peu. Après tout, la jeune fille était elle aussi tombée, et je n’allais pas l’enfoncer aussi !

Spoiler:

Heureusement la jolie brune qu'Amy venait de bousculer, ne semblait pas être de mauvaise humeur, et n'avait pas pris la mouche. Ouf ! C'était déjà un bon point. Car, combien de fois elle s'était rentrée des personnes sans faire attention, et sans faire exprès bien sûr, l'avait insulté, ou lui avait crier dessus. Ouais ben ça arrive à tout le monde de se rentrer des gens non ?! Bon, Amy en bousculait davantage que la moyenne, mais tout de même, vive la politesse quoi !
C'est pourquoi la blonde fut ravie de voir une si bonne réaction. Bien sûr que cela arrivait que les gens soient aussi gentils et compréhensifs. Mais comparé aux autres, c'était tellement rare. Tellement dommage aussi. Amy aimait la vie, et se désolée de voir comment le monde et personnes tournaient. C'était affligeant. Elle s'était cassé la pipe plusieurs fois, et combien de personnes étaient venus l'aider. Très peu, je vous l'assure. Heureusement qu'elle est du genre optimiste et à croire que l'amour le remportera. Quoi ? Dieu qui nous repentira une fois qu'on se sera rendu compte qu'il n'y a que lui qui peut nous gouverner ? Vous croyiez pas qu'il aurait pas fait quelque chose depuis tous ces siècles ? Des foutaises moi je vous le dit. Voilà ce que pensait Amy. Chaste, mais pas croyante.

Amy s'était donc mise à rire avec sa camarade, et finit par récupérer ses affaires. Enfin pas facile, car elles étaient mélangées à celles de la brune. Aie aie, déjà qu'elle était catastrophique ... Heureusement que son sac n'était pas très grand. Seulement les petits objets et les feuilles s'étaient certainement mélangés. Au moins elle avait réussi à remettre la main sur les papiers administratifs dont elle avait vraiment besoin pour aujourd'hui.
Elle profita cependant, une fois relevée, et les affaires rangées, de demander un renseignement à la jeune femme :

- Dis, tu saurais où se trouvent les bureaux administratifs exactement ?

Seulement elle ne se doutait pas que la demoiselle était autant nouvelle qu'elle dans cette université.