C’est d’humeur joyeuse que je me suis réveillé ce matin-là. La veille avait été une soirée ordinaire, film et popcorn avec quelques filles de la sororité. Soirée qui dériva vite fait en révélation croustillante à propos des histoires que l’une et l’autre avait vécu avec un garçon. J’adorai tout savoir sur mes sœurs le contraire serait étonnant. Me redressant dans mon lit je jetai un coup d’œil au lit voisin, celui de Katarina qui était déjà vide. Elle était plutôt matinale ces derniers temps, il devait y avoir anguille sous roche. Il faudrait que l’on est une conversation toute les deux. J’haussai les épaules puis m’étirai de tout mon long. Je me regardai dans le miroir, enlevant les traces de maquillage qui n’était pas parti la veille, avant de descendre me faire un café. C’est fou, à 10h du matin il n’y a personne dans les couloirs de la confrérie. Mais où sont passé toutes les filles ? Je me préparai mon café en vitesse, puis remontai à l’étage voir si Tyra était là. Je frappai une première fois, aucune réponse. La seconde fois, j’y mis plus de force et commençai à crier. « Tyra ! Tyra ! » Rien n’y faisait, soit elle avait un sommeil de plomb, soit elle n’était pas là non plus. Je ne me décourageai pas et recommençai à frapper de plus belle sur sa porte de chambre, j’avais envie d’avoir une discussion matinale aujourd‘hui, prendre le petit déjeuner toute seule n’est vraiment pas mon truc. « Tyra ! Ouvre-moi cette porte, sinon je la défonce. » La porte s’ouvrit avant que je ne cogne une énième fois sur la porte. Tyra sourire aux lèvres dans son pyjama, sauf que je la connais cette belle blonde. Nous sommes très proche toutes les deux, et ce sourire n’est pas vrai mais forcé. Je la dévisageai un instant puis entra dans sa chambre tasse de café à la main. Je refermai la porte derrière moi, puis alla m’installer sur son lit, faisant attention de ne pas renverser une goutte de café sur ses draps. Je bus une gorgée de ma tasse puis la déposai sur sa table de nuit où trainait une tonne de magazines féminins. J’en pris un puis commençai à le feuilleter ‘Quel est votre pouvoir de séduction ?’ je ricanai, le mien je le connaissais pas la peine de faire un test débile. Tyra, elle c’était assise sur le rebord de sa fenêtre, s’assoir là-bas signifie que quelque chose ne va pas. J’ai la même technique lorsque j’ai quelque chose d’important à dire à Katarina. Quelque chose qui me tracasse et que je n’ose pas avouer. « Comment tu vas mon p'tit soleil? » me demanda-t-elle. « Très bien, j’espère que je ne t’ai pas trop effrayé en cognant comme une cinglée à ta porte ! » lui dis-je tout en souriant. On m’aurait fait ce coup-là ce n’est pas sûr que j’aurais accueilli la personne les bras ouvert et souriante. Je la regardai s’éventer avec sa main, elle n’allait pas bien c’était certain. Curieuse comme pas deux je n’hésitai pas à lui poser la question. « Ça ne va pas Tyra ? Mal dormie ? » Je me redressai sur son lit, reposant le magazine là où je l’avais trouvé. Je l’encourageai à me répondre avec cet immense sourire aux lèvres dont j’avais le secret.

« À part que j'ai failli faire une crise cardiaque, non je n’ai absolument pas eu peur ! » c’est ce qu’elle me répondit après lui avoir demandé si je n’avais pas effrayé. Je souri, il est vrai que je n’y étais pas allé de main morte sur cette porte. Mais j’avais vraiment envie d’être avec quelqu’un ce matin et si elle n’avait pas été là je ne sais absolument pas vers qui je me serai tourné. Je la voyais perdu dans ses pensées, perdu dans son passé très certainement. Quelque chose la tracassait et je n’attendis pas deux secondes pour le lui demander. En tailleur face à elle sur son lit j’attendais impatiente qu’elle me raconte soit un dernier potin soit autre chose. J’étais avide de savoir ce qui se tramait dans sa tête. « Pour être honnête Cait' j'ai promis ne jamais en parler... » Bon, cela commençait mal. « Ah. » Elle me jeta un coup d’œil rapide j’en profitai pour lui sourire, je l’encourageais à me le dire. « Mais me fait pas ces yeux là espèce de manipulatrice ! » Elle rigola et je l’accompagnais, je repris mon sérieux. Ça avait l’air plus important que ‘Lucy a couché avec Ben et tout le monde les a surpris dans la salle de bain dans une drôle de posture !’. Non, non. Pour une fois je sentais qu’elle aurait du mal à me le dire. Je me passai une main dans les cheveux lorsqu’elle reprit la parole. « Je sais pas si je devrais en parler. Ça fait tellement longtemps que j'y avais pas pensé..! » Je nu fus pas surprise par ses paroles, je comprenais tout à fait son état d’esprit. Cela me rappela la fois où j’avais enfin réussis a dévoilé le pourquoi du comment à mon frère. Sauf que moi je n’étais vraiment pas sobre ce soir-là donc cela m’avais grandement aidé pour vider mon sac. « Je comprends Tyra, c’est pas toujours facile de dire les choses. Si tu ne veux pas m’en parler ce n’est pas grave ! Je ne t’en voudrai pas ! » Je passai ma main sur son bras pour la réconforter. Je ne voulais en aucun cas la brusquer, la forcer à dire ce qui n’allait pas, même si j’avais envie de savoir. Ma curiosité s’en prendra un coup, c’est tout. Je m’en remettrai ! « Bon, on fais quoi cette après-midi ? Tu as peut être faim ? Moi oui. » dis-je en voulant changer de sujet. Je décroisai mes jambes, puis sauta hors du lit. Voyant que Tyra était toujours assise sur le lit et qu’elle n’avait pas l’air de bouger je ramassai les deux trois bricoles qui trainaient au sol. Oui, même si j’étais alcoolique, drogué, fumeuse, j’aimais tout de même que l’ordre. Une pure maniaque. La moindre miette sur une table, vous pouvez être sûr que je vais péter mon câble et finir par l’enlever. Enfin, le sujet n’est pas là. Je m’approchai au bord du lit et fit un signe de la tête à Tyra. Si elle ne voulait pas parler, elle pouvait au moins descendre avec moi, non ? A moins qu’elle ne change d’avis.


désolé du temps de réponse et de la médiocrité de celle ci. (: